des voitures se garent dans le vide
ou s'empressent d'aller au devant
de leur collusion.
Le monde indéterminé
me semble flou
comme si j'avais été aveuglée par la vapeur
d'une marmite lointaine
où dans son jus
bouillonne le malheur de la création.
La séduction qu'exerçaient les corps
où est la séduction ?
Comment la mémoire blessée
comptera-t-elle les absences ?
La vie a-t-elle changé de contenus
ou bien mon visage n'offre-t-il plus
suffisamment d'avenir désormais
pour y être inclus ?
Jamais autant de questions
n'alourdissaient les poèmes
jamais l'imagination
n'avait omis de me donner
autant de réponses.
De très rares descriptions de nature
désormais dans les vers ;
c'est parce que je me concentre entièrement
afin d'imaginer
le visage que me promettra
l'éternité du dernier présent
pour un instant.
in "Dans le ciel du rien avec moins que rien", 2005, Kastaniotis.
Traduction Marie-Laure Coulmin Koutsaftis